Poésie
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Rodica Draghincescu
L'impossibilité du possible
Je m’allonge sur la voie ferrée
je me souviens de l’hiver en fleurs
des chapeaux bien lourds empruntés à mon père
sous lesquels je m’accoutumais à l’aveuglette
parmi de petites femmes dodues
tandis que ma vraie maman
plus robuste vigoureuse jalouse
(non laissons ce bout de cauchemar
au creux de son époque)
Il neigeait je pleurais il neigeait je pleurais
Dieu nous donnait des notes continuez!
Il était une fois...
Maman transportait sur son dos
la charge de mes photos
d’une pièce à l’autre
(nous déménagions ?) ÉCOUTE ! (Les jours de composition
une fois par semaine j’étais réprimandée
par la maîtresse) PETITE
LA LUNE N’EST PAS UN SIMPLE MOUCHOIR
où tu pourrais laisser ta morve
pour la jeter
au-dessus de la tête...
Prise de profil
je devenais méchante méchante...
Quant au jeu de ma robe (...)
Quant au jeu de mes lèvres (...)
le vent les soulevait tout le temps
Je me sens mieux comme ça
sur un pré
étalé dans la mémoire :
..............................................Le filet de sang
la voie ferrée
ont trouvé place à la gauche du ciel
(la locomotive les a adoptés)
Ce filet
de
sang
la voie ferrée
ce filet de sang
la voie ferrée
ce...
[Extrait du recueil 'Fauve en liberté', Autres Temps et Écrits des Forges, 2003]
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